Présents :
Brigitte et Patrick HERUBEL, Aliette GAISER, Marie-Elyette et William VITTE
Mr Philippe de LONGEVIALLE, 3ème Adjoint, Urbanisme,
Président de la Commission « Politique de la Ville et Rénovation Urbaine «
à GRENOBLE ALPES METROPOLE .
Ordre du jour :
Visite de l’Ecoquartier de Bonne à Grenoble en présence de Mr l’Adjoint à
l’Urbanisme de la ville de Grenoble.
Cet Ecoquartier a reçu le Grand Prix national des Ecoquartiers décerné
en 2009 par le Ministère de l’Ecologie.
La délégation de VENTABREN DEMAIN a été reçue par Monsieur Philippe de Longevialle , adjoint à l’urbanisme de la ville de GRENOBLE.
C’est devant la maquette de l’éco quartier, exposée dans un petit pavillon qui faisait partie de l’ancienne caserne de Bonne, que s’est déroulé la première partie de l’entretien.
L’éco quartier de BONNE a reçu le 1°grand prix 2009 pour plusieurs raisons :
1/ C’est le quartier le plus avancé (les travaux ont commencé en 2002)
2/ C’est un quartier de centre-ville, d’une superficie de 8,5 hectares, construit à l’emplacement d’une caserne qui a donné son nom à l’éco quartier : la caserne de Bonne, que l’Armée a quittée en 1994.
Grenoble est une ville construite dans un espace restreint, en raison des montagnes qui l’entourent. C’est aussi une ville marquée par son passé militaire : ville de garnison, elle s’est illustrée pendant la Résistance et a reçu la distinction de ville Compagnon de la Libération. Il fallait conserver la trace de ce passé : 3 corps de bâtiments militaires et les 2 pavillons de l’entrée de la cour d’honneur ont été conservés. Le reste a été démoli et recyclé pour le nouveau quartier, ce qui a permis d’économiser 10 000 rotations de camions.
3/ Ce quartier se caractérise par la diversité de ses fonctions :
– fonction logement : 900 logements dont 40% de logements sociaux,
2 résidences pour étudiants, une résidence hôtelière, des résidences-service pour seniors en locatif, un EPAD (établissement pour personnes âgées dépendantes)
– Des bâtiments de bureaux dont un immeuble à énergie positive
– Un groupe scolaire
– Un centre commercial de 18 000m2 et 50 à 60 boutiques.
– Un cinéma d’art et d’essai
– Un hôtel 4 étoiles
– Une piscine en cours de réhabilitation (Piscine Jean Bron)
– Cinq hectares de parc urbain : la cour d’honneur, le jardin des vallons
4/ Il réalise une performance énergétique remarquable : la dépense énergétique par m2 et par an devrait s’élever à 50 kilowatts-heure pour le chauffage, niveau bien inférieur aux normes actuelles. Ce résultat est obtenu en combinant diverses techniques comme l’isolation par l’extérieur, des menuiseries très performantes, la ventilation double-flux, le système de chauffage au gaz naturel (chaudières à cogénération qui produisent simultanément de la chaleur et de l’électricité), l’utilisation du solaire thermique et du photovoltaïque.
Il y a un travail d’éducation à mener sur les habitants de l’éco quartier afin de tenir les performances. Dans ce but, un livret d’accueil est remis à chacun des nouveaux habitants.
Quelques chiffres :
Le surcoût des normes appliquées a été de 7 à 10% HT, hors honoraires et pour les premières réalisations, ni surcoût ni retard, à ce jour.
Les terrains ont été vendus par la ville 350€/m2 de SHON pour les logements, 150 €/m2 pour les entreprises, 200 €/m2 pour le logement social.
Le bilan de la ZAC est le suivant :
Dépenses : 40 millions d’€ (8 à 9 millions pour les achats à l’Etat )+les coûts d’aménagement +les honoraires d’architecte, les bureaux d’études, les frais financiers
Recettes : 41 millions (produit des ventes)
Transports
L’objectif est de limiter le nombre de voitures.
Il y a des parkings souterrains, prévus selon les normes minimales : 1 par logement, 0,8 pour le logement social et 0,4 pour le logement étudiant.
Il n’y a que 350 places de stationnement sous le centre commercial, ce qui est relativement peu.
2 lignes de bus et une ligne de tramway circulent aux alentours du quartier.
Le vélo est très bien adapté, la ville étant très plate.
Tout est prévu pour l’accessibilité aux PMR : les trottoirs s’abaissent en pente douce pour traverser les rues, aucune marche aux entrées d’immeuble
Concertation
Ce quartier a été élaboré dans la concertation avec les unions de quartiers. L’adjoint à l’urbanisme participe à une centaine de réunions par an.
Matériaux utilisés
Le centre commercial et le groupe scolaire ont été construits en privilégiant l’usage du bois, matériau peu présent en ville, particulièrement à Grenoble, ville où sont nés les bétons Vicat.
Les matériaux issus de la démolition ont été conservés, triés et réintroduits.
Pas de climatisation dans le centre commercial, rafraîchi par la nappe phréatique (géothermie).
La deuxième partie de l’entretien avec l’adjoint à l’urbanisme de la ville a été consacré à la visite du quartier, qui est en voie d’achèvement.
En sortant du petit pavillon, un arrêt devant « l’arbre », un immeuble de bureaux de 1600m2 à énergie positive. Cet « arbre » se compose de 3 parties :
– en haut les feuilles (panneaux photovoltaïques)
– au milieu, le tronc (la partie bureaux)
– en bas les racines (tubes plongeant dans la nappe phréatique)
Déambulation à travers la cour d’honneur (esplanade Le Ray), très vaste et égayée de petits jets d’eau. Cet espace dégagé permet de voir l’environnement montagneux de Grenoble.
Passage sous l’immeuble du fond et débouché sur le jardin des Vallons, aux reliefs prononcés (il s’agit des déblais des constructions récentes) avec plan d’eau et colline de jeux.
Les immeubles prévus pour les résidences-service ne sont pas encore faits mais le centre commercial est sur le point d’ouvrir, avec de nombreux restaurants côté jardin.
La visite s’est poursuivie par un coup d’œil sur les 4 ilots d’habitation attribués à différents architectes qui ont été soumis au même cahier des charges et ont fait des réalisations très différentes. Au cœur de chacun de ces ilots, on peut voir un jardin intérieur fermé d’une grille mais visible de la rue. Il s’agit de jardins de contemplation, tous réalisés par des paysagistes.
Peu de voitures, priorité donnée aux rues piétonnes.
La demande des Grenoblois est forte, d’autres quartiers sont à venir, et la municipalité doit maintenir les prix et juguler la spéculation foncière.
Après plus de deux heures et demie d’entretien cordial et une évocation de la situation politique à Grenoble, qui a connu de gros problèmes avec son précédent maire, l’adjoint à l’urbanisme est reparti vers ses occupations en nous laissant sa carte.
Brigitte HERUBEL
