Ventabren le 28 avril 2014

Chers Amis,

L’Association VENTABREN DEMAIN est affiliée à l’Association FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT PACA .
Nous recevons donc régulièrement des informations.
Les plus intéressantes vous sont retransmises par mes soins et figurent sur le site ventabrendemain.fr
Voici donc le plan d’urgence défini par l’état français en cas d’accident nucléaire ou radiologique majeur.
Les propos sont de Véronique Le Billon pour le journal LES ECHOS et d’Hervé Kempf pour la lettre de REPORTERRE,  Quotidien de l’Ecologie reposant sur l’Association La Pile ( L’Association pour une presse indépendante, libre et écologique ).
A chacune et à chacun d’en tirer sa propre analyse.
Bien amicalement.
William Vitte
Président VENTABREN DEMAIN
LE JOURNAL LES ECHOS

Accident nucléaire : l’Etat dévoile son plan d’action

Par Veronique Le Billon | 03/02 | 20:12 | LES ECHOS

Les services du Premier ministre ont publié ce lundi un « Guide d’aide à la décision ».

Les services du Premier ministre qui ont publié, ce lundi, un plan d’action national en cas d’« accident nucléaire et radiologique majeur ». Objectif  : informer sans inquiéter - AFP PHOTO / BORIS HORVAT

Les services du Premier ministre qui ont publié, ce lundi, un plan d’action national en cas d’« accident nucléaire et radiologique majeur ». Objectif  : informer sans inquiéter – AFP PHOTO / BORIS HORVAT

Informer sans inquiéter. C’est l’objectif des services du Premier ministre qui ont publié, ce lundi, un plan d’action national en cas d’« accident nucléaire et radiologique majeur ». « Bien que le risque d’accident grave soit extrêmement faible, la catastrophe de Fukushima en mars 2011 a rappelé que les Etats se doivent d’être en mesure de faire face aux situations les plus improbables, dès lors qu’elles pourraient avoir des conséquences sur la population et l’environnement », justifie le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, sous l’égide duquel s’est élaboré ce document. Or, précise-t-il, « la France ne disposait pas jusqu’à présent d’un tel plan national ».

S’il existe un plan particulier d’intervention (PPI) élaboré par le préfet, il ne prend en compte que des situations d’accident se limitant à dix kilomètres autour de l’installation nucléaire. Or, comme l’a montré l’accident de Fukushima et comme l’a suggéré l’an dernier une étude de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) sur l’impact économique d’un accident nucléaire , les effets pourraient s’étendre bien au-delà d’une frontière départementale. « L’organisation actuelle est fondée sur le plan Orsec, qui dépend du préfet. Le constat a été fait que cela était insuffisant, parce qu’il faudrait probablement coordonner l’action dans plusieurs départements, voire régions. Or le coût de l’accident dépend aussi de la réponse publique », explique un expert. Les travaux, lancés par le gouvernement Fillon, ont été finalisés par l’actuel exécutif, qui a décidé d’en publier le résultat, officialisant au passage la possibilité d’un accident suivi de rejets radioactifs de plusieurs semaines.

Huit situations types

Le plan d’action, d’une centaine de pages, publie notamment un « Guide d’aide à la décision » en élaborant huit situations types, de la simple rumeur aux rejets radioactifs de longue durée en passant par un accident à l’étranger ou celui d’un sous-marin nucléaire. Le Premier ministre assurerait ou déléguerait à un ministre (Intérieur ou Affaires étrangères) le pilotage d’une cellule interministérielle de crise (CIC).

De la mise à l’abri des populations « en mode réflexe » à l’interruption des transports traversant la zone accidentée, le vade-mecum liste les mesures à prendre et leurs responsables ministériels. « Il n’y a pas de révolution en termes de doctrine, si ce n’est que le plan national introduit de la souplesse par rapport à ce qu’on pouvait prévoir il y a vingt ans, par exemple en termes de protection des populations », indique Sylvie Supervil, directrice de la crise à l’IRSN.

Le plan d’action accorde aussi une place importante à la « continuité de la vie économique et sociale » : mise en œuvre des secours financiers d’extrême urgence, contrôle radiologique des produits manufacturés… « Il s’agit de veiller à la résilience des entreprises susceptibles d’être touchées par des mesures d’interruption partielle ou totale d’activité, d’évacuation ou d’éloignement temporaire des personnes », précise le plan d’action, qui devrait être décliné dans les préfectures.

Chef de service adjointe

LA LETTRE DE REPORTERRE

L’Etat français se prépare à l’accident nucléaire

Hervé Kempf (Reporterre)

mercredi 5 février 2014

 

DOSSIER NUCLEAIRE

Les autorités se préparent à la possibilité d’un accident nucléaire grave, par un Plan qui vient d’être publié. Eventualité à envisager : « Une zone de territoire peut se trouver polluée pour plusieurs décennies et, dans certains cas, n’autorisant pas la présence permanente de personnes ».


Un accident nucléaire grave en France est maintenant officiellement reconnu comme une possibilité à laquelle il faut se préparer : c’est le sens du « Plan national de réponse ’Accident radiologique ou nucléaire majeur’ «  publié le 3 février par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité intérieur.

On est surpris que la nouvelle ait suscité peu d’échos. Mais c’est ainsi.

Ce plan, qui décline sur cent-dix-huit pages et huit scénarios la conduite à tenir en cas d’accident grave, est une nouvelle étape dans la lente reconnaissance de la vraisemblance du pire.

Tchernobyl, en 1986, n’avait pas fait broncher la nomenklatura nucléariste.

Les choses ont commencé à changer à la suite de la submersion partielle de la centrale du Blayais (Gironde), fin 1999 : la France était alors passé à deux doigts d’une catastrophe nucléaire.

Dans les années qui suivirent, la possibilité qu’un accident grave advienne commença à être officiellement envisagée : la France constituait en 2007 un « Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation d’urgence radiologique » (Codirpa). Celui-ci a réfléchi aux « questions qui nécessitent une anticipation », par exemple, celle-ci : « Dans le cas où les pouvoirs publics retiendraient un éloignement des populations, du fait des doses susceptibles d’être reçues, le statut des territoires concernés devra être précisé : – l’éloignement des populations a-t-il le statut de simple recommandation ou entraîne-t-il une interdiction absolue de séjour ? – dans l’hypothèse où l’éloignement est impératif, comment s’assurer du respect de l’interdiction de séjour sur les territoires concernés ? » (Codirpa, Synthèse générale, document de travail, version du 21 novembre 2007 – il semble que ce document ne soit plus accessible sur internet).

La catastrophe de Fukushima, en 2011, allait encore faire avancer la prise de conscience du danger. Le directeur de l’IRSN (Institut de radioprotrection et de sûreté nucléaire), Jacques Repussard, indiquait ainsi début 2012 : « Nous devons accepter que l’impossible puisse se produire ».

Le plan actuel – qui émane d’un organisme de nature militaire – manifeste donc au grand jour ce à quoi il faut se préparer.

Il ne saurait être plus clair :

 en ce qui concerne la santé : « Un accident nucléaire non maîtrisé peut avoir des conséquences, du fait des effets immédiats de l’accident (décès, atteintes traumatiques, irradiation), mais aussi du fait des effets à long terme qui peuvent conduire à augmenter le risque de survenue de pathologies radio-induites (certains cancers par exemple) » ;

 en ce qui concerne la condamnation de certains territoires : « Une zone de territoire peut se trouver polluée pour plusieurs décennies et, dans certains cas, n’autorisant pas la présence permanente de personnes ».

Les responsables politiques français devraient maintenant dire clairement si le maintien de l’appareil nucléaire du pays mérite qu’on prenne le risque de voir, comme en Biélorussie ou dans le nord du Japon, des milliers de kilomètres carrés du pays interdits à la vie humaine pour des décennies.

…………..

Plan national : document à télécharger :

http://www.risques.gouv.fr/sites/default/files/upload/sgdsn_parties1et2_270114.pdf

 

accident_nucle_aire-carte_v_2-49e80

– Carte des sites nucléaires en France pouvant donner lieu à un accident (source : Plan national).


Source : Les Echos, Reporterre.